Saturday, September 16, 2006

Assimilation active!!


Minority Report, La Porte Obscure, Blade Runner, Substance Rêve et bientôt l'adaptation cinématographique de son receuil le plus étrange, Substance Mort. Fruit de la bombeH, de la paranoïa américaine des années 1950, des premières expérimentations avec des substances psychoactives aujourd'hui appelées drogues dures (LSD, amphétamines, MDMA...) et d'une mère aussi belle que dérangée, Philip K Dick, l'un des plus prolifiques écrivains de science-fiction américains, obsessif des réalités parallèles et des femmes aux longues chevelures brunes retombant en désordre sur des épaules dorées, est d'une actualité brûlante et désopilante. Il fait en ce moment les délices inquiétants de mes nuits sous les cocotiers tranquilles.

Adepte depuis peu du Ying et du Yan, du bushido, de la recherche du Ki à travers l'équilibre des contraires, cette lecture donne profondeur et sens à ma béate contemplation des vagues tahitiennes qui frappent lourdement, dans un délire d'écume blanchâtre, la barrière de corail qui protège mon mince atol.

Une de ces nouvelles en particulier m'a fait à la fois éclater de rire et trembler de stupeur. Cette nouvelle s'inscrit dans le recueil La Porte Obscure. Le Profanateur présente le monde de 2145 tel que se le représente PKD dans un de ces nombreux délires rationnalistes. Un monde surpeuplé et sans espace, traumatisé par une violente guerre nucléaire, mais qui est parvenu à se reconstruire sous la houlette moraliste du major Steitner. Le contrôle social est intégré dans la mentalité de ses habitants par le biais du Rémor et relayé par la technologie qui prend ici la forme de petits cafards technologiques, les juvéniles, qui épient le moindre des gestes de chacun des membres d'une société "heureuse et décidée à le rester". Ce rémor cristallise l'ensemble de ce qui est convenable et de qui ne l'est pas, sous la forme d'une morale puritaine de matronnes entre deux âges parées de robes à fleurs en coton qui, après avoir satisfait aux différentes tâches de leur improbable ménage, tiennent des assemblées d'îlots où les travers de chacun sont exposés aux yeux de tous. Le protagoniste est parfaitement intégré dans cette société sans espace et se voit proposer le poste de directeur de Télémedia, principal institut de propagande de la société moralisante en marche. Je passe sur bien des détails pour la nécessité du format.

Mais le protagoniste est la proie de violents pétages de plomb qui l'amènent un soir à profaner la statue du père fondateur le major Steitner. La société choquée ne parvient cependant pas à confondre notre protagoniste qui finit par accepter le poste proposé, conscient cependant de son anomalie congénitale. Après différents tests, il apparaît qu'un tâche sombre dans son cerveau serait à l'roigine de tout...Une fois en poste, on lui demande sa démission parce que des soupçons d'adultère pèsent sur lui. Il lui reste une semaine pour agir et toute son habileté se déploie sous nos yeux ébahis.

Profitant de sa situation de directeur de télémedia, il lance une campagne en faveur du retour de l'assimilation active. Force discours, matracage constant sur tous les canaux médiatiques et, au bout de trois jours, 68% de la population est favorable au retour de la politique d'assimilation active, sans même savoir exactement de quoi il s'agit. Le but de notre progressiste protagoniste est de "désacrer" l'image du major Steitner. La suite est épique, à se tordre de rire. La fin terrifie et nous laisse sans voix...

La marque sur le cerveau du protagoniste n'est autre que son sens de l'humour, dont la plupart de ses concitoyens sont désormais dépourvus.

Le sens de l'humour comme solution ultime à toutes nos prises de tête et à tous ces sujets qui nous étouffent. Voilà une solution qui a du duende et dont plus d'un devrait s'inspirer avec profondeur avant de pleurnicher et d'annôner les habituelles bêtises, répétées sans même être comprises. Que vuelva el duende y la magia!!

0 Comments:

Post a Comment

<< Home